L’Ukraine sacrée

Nous rentrons tout juste d’un autre monde. Notre voyage d’étude, de connaissance de l’iconographie dans son contexte historique ainsi que de la vie liturgique orthodoxe, nous a fait voyager de terre vers le Ciel.

Nous avons bénéficié d’une période de l’année magnifique autant sur le plan liturgique (semaine radieuse après Pâques) que climatique (le printemps en Ukraine est fabuleux et les marronniers de Kiev sont éblouissants).

Notre petit groupe d’environ 30 personnes a vécu une émotion intense en se recueillant sur les corps conservés intacts des saints moines fondateurs des grottes de Kiev. Nous vivions dans l’hôtellerie même du monastère ce qui nous permettait de profiter du cadre spirituel. Il est important, lorsque nous voyageons en groupe, de ne pas perdre de vue l’atmosphère de prière qui nous conduit.

Un voyage de groupe se vit comme une véritable « expérience de pélerinage » dans le sens sacré du terme. Nous devons nous remettre dans les mains de Dieu afin qu’Il nous conduisent là où nous sommes appelés à Le rencontrer.

Bien souvent les pélerinages dans les lieux saints ressemblent à des voyages de groupe où les pélerins sont conduits d’un endroit à un autre.

Il ne faut pas simplement « visiter un lieu » mais se laisser « visiter par ce lieu ».

Il faut prendre le temps.

Nous avons bien souvent perdu la notion du temps. Nous pensons que plus nous allons vite, plus nous avançons.

L’évolution ne se fait pas seulement horizontalement, mais spirituellement.

En Ukraine, le rythme de la vie est ralenti par le contexte géopolitique difficile. Cela nous permet d’apprécier les instants qui nous sont donnés de vivre.

Les distances, les attentes sont des temps de préparation à la Rencontre. Nous devons quitter un état pour nous transformer afin de saisir une autre dimension de la vie.

C’est la différence entre « vivre » et « consommer ».

En vivant, nous devons atteindre un état que nous ne sommes pas capable de maîtriser. Cette difficulté nous oblige à nous dépasser. Ainsi, nous sommes forcés de changer. C’est alors que nous pouvons découvrir des choses que nous n’étions même pas capable d’imaginer.

Ce monde s’offre à nos yeux parce-que nous avons pris le temps de le contempler.

Nous pensons parfois à tort que la vie ne nous a pas gâter, mais c’est souvent la façon dont nous nous situons face à elle qui nous empêche de l’apprécier.

En consommant, nous ne changeons pas mais nous profitons des objets. Nous ne sommes jamais rassasiés car l’évolution spirituelle qui devrait avoir lieu est remplacé par la boulimie.

Nous augmentons nos besoins matériels qui sont autant d’atrophies du véritable besoin essentiel de ressembler à Dieu.

(à suivre)

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