Aux armes spirituelles citoyens du Ciel

Le nihilisme orthodoxe

Icône du Christ en Gloire icône élève groupe Alsace

Alors que les orthodoxes s’entretuent au nom de la liberté dans deux pays frères, comment pouvons nous concevoir, en dehors des délibérations généralisées de l’opinion publique, que l’église orthodoxe puisse faire partie de ces rouages démoniaques ?

Nous avons eu les explications des uns et des autres sur les raisons qui pourraient justifier les prises de positons des parties opposées, mais nous n’avons eu aucune position commune : comment pouvons nous concevoir une foi commune si nous ne confessons pas les mêmes valeurs essentielles de la foi ? Comment un évêque des régions de Crimée ou de Donetsk, peut-il être amené à s’opposer à des décisions prises par le corps rassemblé de l’église orthodoxe d’Ukraine, ce-ci afin de vouloir préserver l’unité de la foi de son diocèse ?

Nous comprenons dans ces schémas géopolitiques religieux que l’église a perdu depuis longtemps le contact avec l’universalité de sa Foi et qu’elle est devenue une cellule politique dépendante d’enjeux extra-temporels lié au fanatisme idéologico-social et religieux.

Nous comprenons que croire en Dieu est devenu un processus terrestre et il faut avant de croire en Dieu, croire en tel ou tel parti : protestant, catholique, orthodoxe, orthodoxe-grec, orthodoxe-russe, orthodoxe-roumain, orthodoxe-ukrainien rattaché à Rome soit greco-catholique, orthodoxe ukrainien rattaché à Moscou, ou à Constantinople etc…

L’église terrestre est-elle encore rattachée au Corps du Christ ? Alors si l’on voit toutes ces multitudes de réseaux d’infini démultiplication et ramification d’un tout, et si nous comprenons que le Tout est le Christ, alors nous pouvons considérer que l’Eglise est le Corps du Christ ! Mais si nous considérons que tous ces éléments sont séparés entre eux et n’ont pas de relations filiales d’Amour entre eux alors nous pouvons considérer que l’Eglise est un cadavre agonisant. Les russes ne peuvent s’approprier la Vérité, ni les grecs, ni les romains, ni les latins, ni les protestants ni les autres mais c’est le « Tout » qui est la Vérité. Et lorsque nous voyons le « Tout » mis en danger par des patriarches qui pour des raisons politico-ecclésiales se font la guerre et ne s’entendent pas, nous les fidèles, nous le Corps du Christ, nous les membres du Tout, nous devons réagir même si nos propos sont maladroits et n’auront pas l’autorité ni la délicatesse diplomatique des élites religieuses : nous avons l’Autorité de l’Esprit ! Nous devons réveiller la conscience des peuples chrétiens qui ne doivent pas attendre l’autorisation des hiérarques pour penser et agir : l’Action vient de l’Esprit dans le Corps du Christ et pas des membres les uns par rapport aux autres ! Et quand le Corps est malade il faut le guérir. L’Action est inspiré par l’Esprit Saint et non dictée par la hiérarchie sinon nous devenons des chrétiens de pacotille soumis à l’autorité des hommes et des systèmes.

Lorsque des chrétiens russes se posent des questions quand à l’appartenance à une structure d’église dont le patriarche revendique l’action de la guerre, ils ont raison de se révolter et de crier leur refus. Non pas par opposition à ce patriarche, mais parce-que ce discours ne tient pas lieu dans l’Eglise. La révolte doit être celle de la prière permanente pour rétablir l’Action de l’Esprit au cœur de la Parole épiscopale et que la parole politique soit bannie du discours spirituel de l’Eglise. Il ne s’agit pas de monter des barricades temporelles qui recréeraient des schismes mais de porter haut les valeurs de la Foi orthodoxe par la prière continue.

Qui que nous soyons dans nos églises, nous avons souvent douté et même été dégoûtés par la parole de nos hiérarques. Ils ne s’agit pas de s’opposer à eux comme à des hommes, mais à prier pour que l’amour que nous leur envoyons détruise la corruption de leur cœur. Nous devons les aimer car seul « l’amour chasse la haine et la crainte » St Antoine du désert.

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